Déclaration CAPA 5 décembre 2016

Malgré deux journées de grève les 15 et 29 novembre qui ont démontré, si besoin en était, la colère des collègues des lycées exclus de l’éducation prioritaire,  le gouvernement reste sourd à ce que disent les personnels. Leur colère ne retombe pas, et ce ne sont pas les récentes déclarations de la ministre qui dit comprendre les enseignants mais en en ne faisant pas la moindre proposition concrète qui les réconfortera.

Autre motif de mécontentement, la fusion des bacs pro se poursuit, la leçon du fiasco du bac pro GA n’a pas été retenue. Le ministère décide de passer en force sous la pression des IGEN, comme pour le bac pro commerce dont la nouvelle mouture, selon nous, correspond davantage aux demandes de la grande distribution qu’aux impératifs pédagogiques de  formation de nos élèves. Le Snuep FSU s’oppose aux fusions de bacs pro qui contribuent à la dévalorisation de l’enseignement professionnel et à la déprofessionnalisation des formations.

Le climat politique, ne nous rend pas très optimistes sur l’avenir de l’enseignement professionnel. En effet la méconnaissance des réalités de celui-ci semble être le point commun des différents responsables politiques qui ne jurent que par l’apprentissage, dont la réalité leur est tout autant méconnue. Enfin, de réelles menaces pèsent sur l’avenir du service public et contribuent  à nous rendre pessimistes.

Pour revenir à l’ordre du jour, c’est la dernière fois que nous étudions le tableau d’avancement des plp pour l’année scolaire 2016 / 2017 sous cette forme. Le Snuep FSU s’en félicite car  l’ancien système est profondément porteur d’inégalités entre les collègues quant à leur rythme d’avancement de carrière. Les mesures contenues dans le protocole « PPCR » (Parcours professionnels, carrières, rémunérations »),  mettent en place un avancement uniforme pour tous, distinct de l’évaluation nécessaire. Malgré les nombreuses insuffisances que nous pointons dans ce protocole, l’urgence sociale que représente l’amélioration du pouvoir d’achat, la reconnaissance des qualifications et du travail des agents est la priorité syndicale de cette période. Toutes les avancées d’aujourd’hui seront autant de points d’appui pour gagner celles de demain. La revalorisation des grilles n’est pas à la hauteur des pertes subies depuis plus de 15 ans par les personnels (pertes aggravées par 6 années de gel de la valeur du point d’indice), les mesures prévues ne répondent pas à elles seules à la déqualification des carrières qui s’est progressivement instillée au fil des ans. Le calendrier  reste quant à lui trop étalé  pour permettre aux mesures prévues d’être à la hauteur. Pour autant, la nécessité d’augmenter les salaires, de défendre le statut et les services publics correspond à une réelle volonté des agents publics. La FSU se félicite donc de s’être investie dans ce cycle de discussions Fonction publique et d’avoir réuni les conditions d’unité et de rapport de force pour les mener le plus loin possible. Elle entend bien maintenant consolider les acquis qu’elle y a obtenus. Le Snuep avec la FSU continuera donc à intervenir pour améliorer les textes d’application de ce protocole PPCR, pour qu’ils soient les plus favorables possible aux personnels, assurer l’effectivité des revalorisations et surtout aller plus loin sur les  modalités et volumes d’accès aux grades supérieurs ou l’ouverture de discussions pour un plan de rattrapage des pertes de pouvoir d’achat. Le Snuep FSU entend bien mettre la question des salaires des agents publics et des garanties pour leurs carrières au cœur du débat public à l’occasion des échéances électorales à venir.

Le Snuep FSU s’élève fermement contre les erreurs énoncées à propos des nouvelles modalités d’évaluation qui ne sont pas moins favorables aux personnels. En effet, les syndicats de la FSU ont obtenu le maintien du double regard des chefs d’établissement et des inspecteurs et de critères d’évaluation nationaux équitables pour tous les collègues. L’ancien système qui de plus est, devenu obsolète, privilégiait le poids de l’inspection ce qui créait des inégalités selon les collègues et les disciplines, car leur fréquence était loin d’être équitable. La nouvelle grille d’évaluation proposée présente l’intérêt de distinguer les attendus relevant de l’évaluation par l’IEN qui reste prépondérante de ceux relevant de l’évaluation par le chef d’établissement, et de ceux relevant enfin d’une évaluation effectuée par les deux.

Le Snuep FSU se félicite de l’accès de tous à la hors classe garanti par le PPCR même si le Snuep FSU  refuse de survaloriser les activités périphériques au métier. Suite aux interventions du Snuep FSU et de la FSU, le document “bilan professionnel ne sera pas exigé en amont des rendez-vous de carrière, mais permettra de préparer ce rendez-vous. Le Snuep FSU considère qu’un document cadré nationalement, résumant les attendus et les objectifs de l’entretien (que ce soit avec l’inspecteur ou avec le chef d’établissement) doit être proposé aux personnels sans qu’il ne puisse être exigé de le renseigner préalablement aux entretiens.

Contrairement à ce que beaucoup d’entre nous craignent, les CAP ont encore un rôle à jouer, leur compétence est élargie à l’appel individuel sur l’ensemble de l’appréciation formulée par l’évaluateur statutaire, et non plus seulement sur la note administrative, comme actuellement. La tenue des CAP d’appel sera obligatoirement préalable à celle des CAP d’avancement.

Pour autant, des questions restent en suspend :

– quelles sont les possibilités d’une nouvelle évaluation pour l’accès à la hors-classe et à la classe exceptionnelle ?

– quels sont les critères d’évaluation pour les personnels qui ne sont pas en situation  d’enseignement ?

– quel sera le contrôle paritaire de ces nouvelles modalités d’évaluation et quel recours auront  les personnels ?

Ainsi, si le Snuep avec les syndicats de la FSU s’inscrit positivement dans la mise en place de l’avancement et de l’évaluation des enseignants,  il agit pour son amélioration dans le sens le plus favorable aux collègues, dans un contexte lourd de menaces qui pèsent sur le service public.