Les professeur·es de lycée professionnel rejettent la réforme Blanquer de la voie professionnelle et considèrent leur métier non reconnu et en forte dégradation

Alerté par des témoignages réguliers de collègues dans les établissements, les réunions, les stages, les mobilisations… le SNUEP-FSU a réalisé une enquête sur les conditions de travail des professeur·es de lycée professionnel (PLP). Cette enquête permet
d’objectiver leurs difficultés au plus proche du terrain et de porter
les revendications des personnels. Elle révèle le refus par les PLP de la réforme Blanquer de la voie professionnelle qui généralise des dispositifs dégradant leurs conditions de travail et les conditions d’études des jeunes. Le ministre refusant de les entendre.
Plus de 8 enseignant·es en lycée professionnel sur 10 ne sont pas satisfait·es de leurs conditions de travail.

Les trois-quarts d’entre-elles/eux considèrent qu’elles se sont dé
tériorées ces trois dernières années. Les premiers motifs d’insatisfaction sont le manque de reconnaissance, les incivilités et les mauvaises conditions matérielles, suivis par le faible niveau de salaire et les effectifs importants en classe.
86 % des PLP trouvent leur salaire pas vraiment ou pas du tout adapté au regard de leur investissement au quotidien qui va souvent au-delà de leurs missions.
Les témoignages sont significatifs d’un mal-être qui est préjudiciable aux PLP comme aux élèves et à la société dans son ensemble. Plus de 85 % des PLP estiment que leur santé est dégradée par leur métier (99 % trouvent leur travail fatigant ou très fatigant) et qu’ils/elles sont empêché·es d’exercer dans de bonnes
conditions. 86 % des PLP éprouvent des difficultés dans l’exercice de leur métier.
La question des annonces faites régulièrement depuis des années par les ministres successifs sur la valorisation de la voie professionnelle est légitime. Mais les PLP ne sont pas soutenu·es par l’institution qui ne reconnait pas leur travail et n’améliore pas les conditions leur permettant de mener à bien leur enseignement.
La réforme Blanquer de la voie professionnelle n’apportera aucune
solution aux problèmes et aux difficultés formulées explicitement par les PLP.
Aucune revalorisation salariale n’y est envisagée, la pondération des heures est balayée et les effectifs par classe ne baisseront pas.
Les professeur·es de lycée professionnel considèrent cette réforme comme vectrice d’une nouvelle détérioration puisque 90 % des collègues jugent qu’elle va encore (36 %) ou beaucoup (54 %) dégrader leurs conditions de travail.
Pour le SNUEP-FSU, il y a urgence.
Urgence à reconnaitre notre investissement professionnel autrement que par des discours prônant l’estime des PLP mais organisant le mépris du travail effectué.
Urgence à instaurer une médecine du travail réclamée dans l’enquête par 95 % des collègues.
Urgence à favoriser l’enseignement de contenus ambitieux permettant des poursuites d’études réussies et une insertion professionnelle et sociale durable.
Urgence à stopper l’engrenage infernal de cette nouvelle réforme et ouvrir une réelle discussion avec les enseignant·es dans les établissements.
Pour l’avenir des élèves, pour notre métier de PLP, le SNUEP-FSU appelle les professeur·es de lycée professionnel à voter massivement pour le SNUEP-FSU et la FSU lors des élections professionnelle du 29 novembre au 6 décembre 2018.
Le communiqué intégral ici.