Déclaration CAPA avancement 19 mars

Nous nous réunissons aujourd’hui pour étudier l’avancement, dans un contexte lourd de menaces pour l’enseignement professionnel Public. En effet, si les propositions des rapports Brunel et  Calvez-Marcon étaient retenues, cela marquerait un recul dans la formation initiale des jeunes. La recommandation d’un module obligatoire de sensibilisation à l’apprentissage dans la formation initiale et continue des enseignants, personnels de direction et inspecteurs marque clairement, l’obligation faite aux  acteurs de l’Éducation nationale de promouvoir l’apprentissage. Or, dans un contexte de concurrence déloyale entre les différents modes de formation, la FSU considère que l’Éducation Nationale doit avant tout valoriser l’image de l’enseignement professionnel public sous statut scolaire plutôt que vanter les pseudo-mérites d’un système qui n’est pas de son ressort ! Faut-il rappeler que l’apprentissage est bien plus coûteux et que les entreprises justifient nombre de ruptures de contrats d’apprentissage par le comportement inadapté des jeunes, laissant 4 jeunes sur 10 sur le carreau ?

La proposition de création d’un “enseignement de transition vers l’activité professionnelle” (ETAP) permettant “d’initier à l’apprentissage un nombre significativement plus important de jeunes qu’aujourd’hui” et prenant la place de l’actuel enseignement de Prévention, Santé et Environnement (PSE) ne consistera qu’à formater les jeunes aux attentes des entreprises. Le SNUEP-FSU le dénonce et rappelle que l’enseignement de la PSE est fondamental dans le cadre de la formation qui doit être dispensée à chaque futur citoyen.

Le SNUEP-FSU dénonce les propositions de généralisation de la mixité des publics en EPLE et de signature de contrat d’apprentissage à tout moment de l’année. Elles ne font que répondre aux exigences du patronat, occultant complètement l’objectif de formation des jeunes. Les conditions de formation des apprentis et des élèves n’en seront que dégradées, tout comme les conditions de travail des enseignants.

La volonté de diminuer le nombre de formation et créer des secondes « familles de métier » va à l’inverse de ce qu’il convient de faire. L’élaboration des référentiels d’activités professionnelles (RAP) aux seules branches professionnelles qui auraient un pouvoir de codécision pour l’élaboration des référentiels de compétences, ne fera qu’affaiblir les diplômes et leurs contenus de formation. Le SNUEP-FSU rappelle son attachement à une élaboration des diplômes dans le cadre des Commissions Professionnelles Consultatives (CPC) quadripartites, où, à ce jour, les équilibres entre volonté du patronat et faisabilité pédagogique sont assurés. Le SNUEP-FSU reste attaché au fait que chaque diplôme soit construit autour d’un métier précis et de qualifications spécifiques.
Le SNUEP-FSU ne cesse d’alerter sur les dangers que représentent les blocs de compétence, en raison du dévoiement dont ils pourront aisément faire l’objet, pour permettre aux employeurs de payer moins des employés “compétents”, mais non diplômés !

On le voit, bien loin de le valoriser, c’est la casse de l’enseignement professionnel qui est organisée. Nous voyons, la méthode du gouvernement Philippe, sur le dossier de l’apprentissage, comme sur l’évolution de la fonction publique, ou devrions nous dire, la casse du service public ? Les personnels ne se laisseront pas faire et montreront leur détermination à défendre leur statut lors de  la journée d’action du 22 mars.

 En ce qui concerne l’avancement, il doit suivre les nouvelles modalités nées du protocole PPCR. Ce protocole, la FSU l’a signé, parce qu’il permet une progression de carrière plus juste pour l’ensemble des collègues, tous corps confondus.  Avec nos camarades des autres syndicats de la FSU, nous avons porté durant toute la période de négociation, des propositions pour améliorer le projet initial. Si le protocole obtenu reste en deçà des pertes salariales subies par les agents de la fonction publique, la FSU a estimé, conformément à ses mandats, que les avancées obtenues représentaient un gain pour tous les personnels. Ainsi, le déroulement de carrière est plus avantageux que l’ancien système, qui était beaucoup trop dépendant du rythme des inspections, très inégal selon les disciplines.

Or, le gouvernement d’Edouard PHILIPPE a pris la décision de reporter d’un an le calendrier de mise en œuvre de PPCR. Ainsi tous les agents vont ainsi être impactés et plus particulièrement les personnels de catégorie C et les personnels sociaux. Ce report se double de la décision de recourir à nouveau au gel de la valeur du point d’indice. Ces décisions sont inacceptables car elles représentent un manquement aux engagements et à la parole de l’Etat.

Face à cette décision, la FSU a déposé un amendement au Conseil Commun de la Fonction Publique pour exiger que le calendrier initial soit respecté.

Cet amendement a réuni un vote unanime de l’ensemble des organisations syndicales. Alors que certaines organisations n’ont de cesse de vilipender la signature de PPCR par la FSU, elles s’accordent à réclamer avec nous que l’Etat respecte les engagements. Toutes les organisations syndicales ont donc jugé que ces avancées devaient être mises en œuvre sans tarder. Finalement PPCR, même si ce n’est pas la panacée, représente un gain pour les personnels qu’il convient donc d’engranger au plus vite.

Pour revenir à ce qui nous occupe aujourd’hui, nous sommes à un moment de transition, puisque les rendez-vous de carrière commencent tout juste à se mettre en place, pour les accélérations de carrière aux 7° et 9° échelons, elle se fera encore cette année sur la base des notes, alors qu’une circulaire ministérielle de l’an passé, devait le permettre dès cette année. Le vieillissement des notes adopté dans le corps des plp était une reconnaissance, très imparfaite, des inégalités quant au rythme d’inspection. Nous ne pouvons que nous réjouir que les nouvelles modalités permettent de revenir à un traitement similaire à celui pratiqué dans les autres corps. Même, si des difficultés pour les collègues éligibles à l’accélération de carrière qui n’ont pas été inspecté depuis 2013. Il est regrettable que des inégalités demeurent.

En ce qui concerne la Hors-classe, nous réclamons que chacun des collègues puissent réellement accéder à ce grade, les blocages constatés doivent être levés, nous veillerons au respect des engagements pris, dans le cas contraire nous devrons en tirer les conséquences.

Enfin, la FSU maintien son désaccord en ce qui concerne le grade fonctionnel de la classe exceptionnelle, en raison de ses attendus et du trop grand poids laissé à l’avis du Recteur.